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Episode #12 – Simon & Yan

La période que nous vivons actuellement a remis beaucoup de choses en perspective. La connexion que l’on a avec les autres est devenue essentiellement virtuelle. Le mot connexion n’a jamais été aussi littéral. Lorsque l’on se connecte pour se connecter aux autres mais qu’un écran nous sépare du reste du monde, qui est-ce que l’on montre de soi  ?

La connexion et les identités

Le fait même d’avoir conscience de soi implique que l’autre nous reconnaisse. Alors quand on réduit son identité à un profil, des photos, une bio, comment se démarquer, exprimer son individualité ? Car l’identité est complexe. Elle est celle que l’on reçoit en héritage sur papier, celle que l’on construit, celle que l’on déconstruit. Elle est aussi celle que l’on s’invente, celle que l’on se donne, celle que les autres nous donnent. Nos identités sont multiples, elles sont numériques et analogues, elles s’influencent, se complètent et se contredisent perpétuellement. Ainsi, lorsque l’on se connecte sur son application de rencontre, on enfile tour à tour les habits du séducteur, de la séductrice, du transit d’amour, de l’indifférent.e, de la personne qui est là mais elle sait pas trop pourquoi. Leur point commun ? La même impulsion de connexion, qu’elle soit charnelle, émotionnelle ou rien de tout ça. Dans tous les cas, elles nous amènent à nous définir.

Simon & Yan, créateur du book « LoveMeTinder »

Qu’est-ce que signifient la connexion et les identités pour Simon et Yan qui ouvrent le bal de cette deuxième saison ?

Leurs expériences des applications de rencontre ont été si marquantes qu’ils ont décidé de créer une compilation, un recueil de tous les rejets qu’ils ont accumulés au fil du temps. Ils l’ont intitulé « LoveMeTinder– compilation des rapports modernes H/F » comme pour se réconcilier avec une application de rencontre dont ils ont l’impression qu’elle ne leur laisse pas vraiment le choix. Compiler les rejets, est-ce ainsi se les mettre à distance ? Créer une armure entre l’individu qui se mouille, qui se rend vulnérable lorsqu’il part à la rencontre de l’autre et celui qui se met en scène sur la scène des genres, de ce que l’on entend par masculinité, par virilité ? Cette thématique importe d’ailleurs beaucoup à mes deux invités, à tel point qu’elle en devient le fil conducteur de notre conversation.

Le problème de ces rencontres là, c’est un problème sociétal, c’est l’image de homme, de la virilité, c’est l’image de l’homme dans les yeux de la femme en 2020. 

Yan @homoswipiens

Alors, leur identité est-elle virile ? Simon et Yan se questionnent. Dans cette première partie, ils vont nous donner leur interprétation de cette notion.

Homo Swipiens · #12 [1/2] Simon & Yan : « C’est quoi l’homme viril en 2020 ? »

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Milan, créateur du podcast Phallodécentré, déconstruit le concept de virilité

Dans cette deuxième partie, Milan, donne quant à lui sa version des faits sur la virilité. Parce les applications de rencontres nous poussent à réfléchir à ce que l’on veut montrer de soi,  à choisir un angle de narration en particulier, il me semblait, en effet, essentiel d’interroger la façon dont Simon et Yann veulent se présenter. N’est-ce pas justement l’inadéquation entre l’image qu’ils aimeraient refléter et la réalité qui engendre souffrances et frustrations ?

La démarche de Milan sera ici simplement de questionner les concepts de binarité pour permettre, enfin, de se défaire des identités dont on a hérité et ainsi peut-être établir une réelle connexion.

Homo Swipiens · #12 [2/2] Simon & Yan w/ Milan: « La construction viriliste, c’est confortable. »

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Bibliographie

  • Sortir du troulever la tête, Maïa Mazaurette, Anne Carriere Eds. Paris, 2020
  • Le mythe de la virilité, Olivia Gazalé, Robert Laffont, 2017

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